La Côte d'Ivoire et le Ghana, les deux plus grands producteurs de cacao au monde, font aujourd'hui face à des difficultés de taille : changement climatique, recrudescence de certaines maladies, instabilité des cours mondiaux du cacao…
Afin de favoriser le découplage entre cacaoculture et déforestation, tout en contribuant à la restauration des cacaoyères dégradées, l'Ecole supérieure d'agronomie de l'INP-HB, quatre universités ivoiriennes, une université ghanéenne ainsi que deux ONG* se sont associées, avec d'autres partenaires, au sein du projet Cocoa4Future. Ils viennent de signer, avec le Cirad, un accord de consortium qui définit les modalités d'intervention de ce projet financé par le programme DeSIRA (Development Smart Innovation through Research in Agriculture) de l'Union européenne à hauteur de € 6 millions et €1 million par l'Agence française de développement (AFD), annonce aujourd’hui le Cirad.
« Cocoa4future vise identifier les systèmes de cacaoculture les plus performants et à inventer, avec les cacaoculteurs et les acteurs de la filière cacao, des modèles technico-économiques et organisationnels durables , qui garantissent des conditions de vie décentes aux producteurs », annonce Patrick Jagoret, agronome au Cirad et coordinateur du projet.
« Une quinzaine de sites, répartis entre la Côte d'Ivoire et le Ghana, seront suivis à la loupe , indique le chercheur. En tout, 150 parcelles feront l'objet de contrôles réguliers , en termes de services écosystémiques, productions, et résilience au changement climatique ou aux maladies. »
Jusqu'à 2025, les partenaires du projet évalueront les performances agronomiques, écologiques et socio-économiques des principaux systèmes de cacaoculture présents en Afrique de l'Ouest (monoculture, agroforesterie simple et agroforesterie complexe ).
Ainsi, de nombreuses exploitants, en Côte d'Ivoire comme au Ghana, partagent leur temps entre la cacaoculture et d'autres activités complémentaires, comme la pisciculture ou la riziculture . Or, les intrants chimiques utilisés en cacaoculture peuvent impacter la qualité des eaux de surface et par conséquent le développement des poissons. Les impact de ces pratiques seront étudiés en partenariat avec l'APDRA. Les chercheurs entendent également comprendre l'évolution des pratiques et des stratégies des producteurs de cacao. 400 exploitations en Côte d'Ivoire sont ainsi suivies par l'Université de Daloa et le Cirad, et 150 autres au Ghana sont étudiées par l'Université du Ghana.
*5 institutions de recherche ivoiriennes : Université Félix Houphouët-Boigny (Centre ivoirien de recherches économiques et sociales, Wascal et UFR Biosciences), Ecole supérieure d'agronomie/ Institut national polytechnique Houphouët-Boigny (Départements de Foresterie, et de Gestion, Commerce et Economie Appliquée), Université Jean Lorougnon Guede Daloa (Groupe de Recherche Interdisciplaine en Ecologie du Paysage et en Environnement), Université de Nangui Abrogoua (laboratoires d'Ecologie et du Développement Durable et de Biotechnologie et Microbiologie des Aliments), et le Centre national de recherche agronomique ;
*2 institutions de recherche ghanéennes : Cocoa Research Institute of Ghana, University of Ghana (School of Agriculture et Institute Of Statistical, Social And Economic Research) ;
* 2 ONG : Apdra (pisciculture) et Nitidae (création de chaines de valeur et cacao biologique)
Source:
commodafrica