10 juin 2020 (ivoireagro.com) La consommation annuelle mondiale de poisson s'élève à 20,5 kilos par personne, un niveau record qui devrait augmenter dans les dix prochaines années, souligne le nouveau rapport de la FAO sur la "Situation mondiale des pêches et de l’aquaculture" (Sofia) paru hier. Face à cela, la production totale de poissons devrait atteindre 204 millions de tonnes (Mt) en 2030, soit une hausse de 15 % par rapport à 2018, le secteur de l'aquaculture comptant pour 46 %.
En 2018, la production mondiale de poisson a été d'environ 179 Mt pour une valeur mondiale totale estimée à $ 401 milliards. Les produits de l'aquaculture représentent 46% de la production totale et 52% des poissons ont été destinés à la consommation humaine. La Chine est de loin le premier producteur.
« Les poissons et les produits de la pêche sont considérés non seulement comme des aliments parmi les plus sains de la planète mais aussi comme ceux ayant l'impact le plus faible sur l'environnement naturel » a déclaré QU Dongyu, directeur général de la FAO.
La proportion de stocks de poissons exploités à un niveau biologiquement non durable est d'environ 34,2%, souligne le communiqué. Si le chiffre global est trop élevé et ne s'améliore pas à l'échelle mondiale, en revanche 78,7% de tous les poissons débarqués proviennent de stocks biologiquement durables, souligne le communiqué. De plus, parmi les principales espèces, un grand nombre affiche une tendance à la durabilité.
Les prises de thon, toutes espèces confondues, ont atteint leur niveau le plus élevé en 2018, avec environ 7,9 Mt de poissons pêchés, et deux tiers de ces stocks sont aujourd'hui exploités à un niveau biologiquement durable, soit une hausse très nette de 10 points de pourcentage en deux ans à peine qui dénote une gestion intensive dans un secteur de la pêche où l'on observe une importante surcapacité de certaines flottes.
Selon Sofia, l'expansion de l'aquaculture se poursuivra au niveau mondial, quoiqu'à un rythme plus lent, et les poissons d'élevage occuperont une place plus importante dans la consommation et le commerce dans les dix prochaines années. La production aquacole devrait connaître une hausse de 48% en Afrique et cela devrait contribuer à atténuer la tendance à la baisse à laquelle on s'attend en matière de consommation de poissons par personne sur l'ensemble du continent. L'Afrique est un importateur net en termes de volume mais un exportateur net en termes de valeur.
S'agissant de l'impact du Covid-19 sur les activités de la pêche, la FAO estime qu'elles ont diminué d'environ 6,5%. Les perturbations dans le secteur des transports internationaux ont pesé tout particulièrement sur la production de l'aquaculture destinée à l'exportation. La baisse drastique du tourisme et la fermeture des restaurants ont eu d'énormes répercussions sur les chaînes de distribution de nombreuses espèces de poissons, en revanche les ventes au détail sont restées stables ou ont augmenté, comme c'est le cas pour les produits de la pêche surgelés, en conserve, marinés et fumés qui se conservent plus longtemps dans les étalages.