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07 janvier 2020 (ivoireagro.com) Les années passent et ne se ressemblent pas, comme les marchés. CommodAfrica jette un coup d'oeil dans le rétroviseur de 2019 pour voir comment les cours ont évolué sur les marchés aussi importants que le cacao, le café que ce soit l'Arabica ou le Robusta, le coton, l'huile de plame, le riz et le sucre. Des marchés majeurs pour l'Afrique de l'Ouest.
Aujourd'hui, sur le marché à terme de Londres, la tonne de cacao vaut £ 1 797 soit £ 51 de plus qu'il y a un an, ce qui représente une hausse d'à peine 3%, illustration d'un marché relativement bien équilibré. Son plus haut, à £ 2 056, a été atteint le 14 novembre tandis que son plus faible niveau de prix a été de £ 1 571 le 31 janvier 2019.
On est loin de la performance de progression en 2018 lorsque, toujours à Londres, la tonne est passée de £ 1 371 le 8 janvier 2018 à £ 1 746 le 7 janvier 2019, soit une envolée de £ 375. Mais, on reste sur des niveaux intéressants par rapport aux trois dernières années, sans atteindre les pics des années 2014-2016.
Côté volumes, sur les trois premiers mois de la campagne 2019/20, les exportateurs estiment que les arrivages aux ports ivoiriens sont en hausse de 3,6%, à 1 153 000 t, du 1er octobre 2018 au 5 janvier 2019. Mais il faut attendre les nouvelles statistiques du Conseil du café cacao (CCC) car, mi-décembre, ces chiffres avaient été plus faibles que ceux des exportateurs. Quant au Ghana, les volumes d'arrivages du 1er octobre au 19 décembre sotn stables, à 456 000 t sur une campagne totale attendue à 850 000 t.
Un marché caractérisé par un ralentissement de la hausse de la production ouest africaine alors que la demande mondiale progresse ; la Côte d'Ivoire et le Ghana poursuivent leurs efforts d'harmonisation de leurs politiques afin de présenter un front commun face à un marché mondial en pleine mutation.
Jean qui rit, Jean qui pleure... Tandis que le Robusta a baissé en 2019 pour sa troisième année consécutive, passant de £ 1 538 la tonne à £ 1 330 sur le marché de Londres entre le 8 janvier 2019 et aujourd'hui, l'Arabica, quant à lui, se redresse : de 102,75 cents la livre (c/lb) à New York début 2019, il cote aujourd'hui 124,20 cents. L'Arabica souffle après deux années de disette.
Une année doublement sombre pour le n°1 mondial du Robusta, le Vietnam, qui a enregistré un recul de 14% de ses volumes exportés en 2019 par rapport à 2018, à 1,61 million de tonnes (Mt) ou encore 2,68 millions de sacs de 80 kilos (Ms). La baisse des cours conjuguée à la contraction des volumes conduisent à une chute de 21,2% de ses recettes d'exportation.
Au Brésil, leader mondial du café, toutes variétés confondues, les stocks sont très bas ce qui a alimenté la hausse des cours notamment de l'Arabica.
Une année plutôt morose pour le coton avec une demande en berne face à une offre très confortable et un marché qui a fluctué au gré des avancées supposées dans les négociations entre la Chine et les Etats-Unis dans la guerre commerciale qui a démarré en juin 2018. Une guerre qui a profondément affecté le marché du coton, détruisant la demande, et la part de marché du coton américain en Chine, dont le Brésil a le plus tiré profit. Les cours du coton ont été pour la deuxième année consécutive en retrait en 2019, perdant environ 4,6% pour clôturer le 31 décembre à 69,05 cents la livre. C’est moins qu’en 2018 où ils avaient diminué de plus de 8% sur l’année.
Toutefois, depuis la fin août les prix de l’or blanc sont sur une tendance à la hausse qui s’est accentuée en décembre. La signature officielle et imminente, prévue le 15 janvier 2020 à la Maison Blanche, de l’accord sur la phase 1 entre les Etats-Unis et la Chine apportera un soutien au marché. Autre facteur positif, les fonds et les spéculateurs ont augmenté leur position longue ce qui prévaut d’une appréciation haussière. Une impulsion supplémentaire pourrait être donnée par une reprise de la demande induite par l’accord sino-américain et/ou une reprise de l’économie mondiale.
L’huile de palme est le grand gagnant de 2019 avec une progression de 47% des cours, un record depuis une décennie. Sur l’année, huile de palme s'est échangée à un prix moyen de 2 576 ringgits, après une baisse de 15% en 2018. La reprise s’est principalement amorcée au quatrième trimestre, l’huile de palme dépassant la barre des 3 000 ringgits pour la première fois en près de trois ans le 26 décembre. Au 31 décembre 2019, les cours ont clôturé à 3052 ringgits la tonne ($743,64) sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange.
Plusieurs facteurs devraient confirmer ce trend haussier en 2020. Du côté de la demande, qui est encore faible, la décision de l’Inde, premier acheteur mondial d’huile comestible, de réduire ses taxes sur les importations d’huile de palme brute et raffinée en provenance des pays de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) devrait accroitre ses importations aux cours de prochains mois avec la réduction de la différence entre l’huile de palme et les huiles concurrentes comment l’huile de soja ou de tournesol. Rappelons que l’Inde dépend à hauteur de 70%, des importations d’huile comestible contre 44% en 2001/02 et l’huile de palme représente plus des deux-tiers des importations d’huile domestique de New Dehli. En outre, la consommation intérieure en Malaisie et en Indonésie devrait augmenter avec les efforts de ces deux pays pour accroître la proportion d’huile de palme dans leur programme de biodiesel.
Du côté de l’offre, elle se resserre avec la baisse anticipée de la production au premier semestre 2020 tant en Indonésie qu’en Malaisie en raison du temps sec et de la baisse de l’utilisation d’engrais.
Enfin, les stocks ont diminué. Après avoir atteint un plus haut de 20 ans en décembre 2018 à 3,2 millions de tonnes (Mt), ils sont tombés à 2,25 Mt en novembre 2019 et le Malaysian Palm Oil Board (MPOB) estimé qu’ils pourraient terminer l’année à 2,1 Mt tandis qu’un sondage de Reuters les estiment à 2,06 Mt, soit son plus bas niveau depuis 27 mois.
Les prix à l’exportation du riz dans les principaux pays exportateurs d’Asie sont à nouveau en recul cette année. Le riz étuvé 5% d’Inde cotait début janvier entre $362 et $366 la tonne contre $378-$384 fin 2018. Même tendance au Vietnam où le riz 5% de brisures est passé de $390-$395 à $360. En Thaïlande, la tendance est aussi à la baisse mais moins accentuée, le riz thaïlandais demeure peu compétitif vis-à-vis de ses principaux concurrents. Les stocks mondiaux de riz sont particulièrement élevés, estimés à 183 millions de tonnes en 2019, soit 36% des besoins mondiaux.
Le sucre blanc cote $ 361 la tonne aujourd'hui à Londres contre $ 345,40 le 8 janvier 2019, tandis que le sucre roux à New York est passé de 12,65 cents la livre (c/lb) à 13,49 aujourd'hui. Une hausse avec pour toile de fond, tout au long de l'année dernière, la perspective d'un déficit mondial qui pourrait atteindre plus de 6 Mt cette campagne 2019/20 avec toujours une situation déficitaire en perspective pour 2020/21. Ceci dit, cela n'a pas suscité d'envol des cours car les stocks mondiaux demeurent pléthoriques.
Un marché plus lié que jamais aux cours du pétrole car le Brésil a atteint des niveaux record de production d'éthanol, avec 35 milliards de litres fabriqués ce qui pourrait ne pas être suffisant pour couvrir la demande en nette hausse alors que les stocks sont bas. Autant de canne qui ne va pas à la production de sucre...
Sucre roux
Sucre blanc
Source: commodafrica
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