19 février 2019 (ivoireagro.com) Le Plan régional de lutte contre la mouche des fruits en Afrique de l’ouest (PLMF), initié en 2008 par la direction de l’agriculture et du développement rural de la commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), prendra fin cette année. Plus spécifiquement axé sur les mangues, le bilan du projet quinquennal semble plutôt positif, souligne Mame Farma Ndiaye Cissé, chercheure en biotechnologie végétale et coordinatrice du volet Recherche du Plan régional de lutte contre la mouche des fruits en Afrique de l’Ouest, à Scidev.net.
"Les résultats obtenus au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Mali révèlent une baisse d’au moins 50% des pertes liées à la piqûre des mouches”, précise-t-elle.
Les résultats peuvent se résumer en deux catégories de méthodes de lutte mises au point en tenant compte du contexte des vergers africains et de leurs particularités, explique l'experte à notre confrère. Ces méthodes utilisent des moyens biologiques et naturels.
Au nombre des méthodes de lutte biologique, mettent en relief l’utilisation des parasitoïdes, qui sont des ennemis naturels des mouches, "Ils parasitent les œufs des mouches des fruits et empêchent leur développement", explique-t-elle. Une technologie qui est aujourd'hui maîtrisée par plusieurs pays de la sous-région qui, après avoir bénéficié d’un renforcement de leurs capacités, en produisent en masse pour l’inoculation dans les vergers, comme c'est le cas au Bénin, à l’Université d’Abomey-Calavi. Il y a également l’utilisation des nématodes qui peuvent aussi bloquer le développement du cycle de la mouche, tout comme les champignons entomopathogènes, mais aussi les fourmis rouges qui s’attaquent aux larves des mouches.
Quant aux méthodes de lutte avec utilisation des produits naturels, les chercheurs ont mis au point des extraits de plantes combinés avec des pesticides, susceptibles d'être utilisés comme attractifs − en lieu et place des attractifs chimiques − pour appâter les mouches et les éliminer. D’autres attractifs ont également été élaborés à base de drêches de brasserie.
Des technologies globalement accessibles aux petits producteurs, note-t-elle.