Le Cocobod au Ghana cherche à emprunter environ $ 300 millions pour pouvoir mener à bien ses opérations d'achats de fèves sur la campagne 2018/19 qui court jusqu'à fin septembre.
Selon un document qui a été remis au Cocobod le 22 décembre et dont l'agence Bloomberg s'est fait l'écho cette semaine, il manquerait très exactement 1,1 milliard de cedis ($ 223 millions). La campagne dernière, il a manqué 2 milliards de cedis.
La raison ? Un prix au planteur trop élevé, a laissé entendre le patron du Cocobod. "Le pays a montré des réticences par rapport à la baisse des prix des producteurs, en dépit d'une volatilité à l’échelle mondiale du prix de la fève de cacao", a indiqué mercredi le patron de la Caisse au Ghana, Joseph Boahen Aidoo. Le Cocobod achète actuellement la tonne de cacao au planteur à 7600 cédis ($ 1520) alors que le cacao sur le marché à terme de New York a clôturé hier soir à $ 2 168.
Le nouveau prêt permettrait de refinancer des "obligations-cacao" d'une valeur de 1,4 milliard de cedis qui ont été vendues la campagne dernière, a des taux astronomiques allant jusqu'à 18,3%.
Le Board est en négociation avec Cooperative Rabobank UA et Société Générale pour emprunter à un taux de 295 points au dessus du Libor. Cette année, le Cocobod a vendu près de 2 milliards de cedis en titres. Le prêt sera remboursé sur 3 ans après un moratoire d'un an. Le Board mettra de côté 50 000 t de fèves par an à un prix projeté de $ 2 200 la tonne pour assurer le paiement des intértes.
La production de cacao, cette campagne 2018/19, devrait atteindre les 900 000 t, l'objectif à moyen terme étant 1,5 million de tonnes (Mt), selon Joseph Boahen Aidoo. Il mise sur des rendements qui passeraient de 3 sacs à l'acre à au moins 20 sacs ce qui, selon lui, est possible avec la pollinisation, les engrais et els projets d'irrigation en cours. Il a aussi rappelé que 40% des 1,6 million d'hectares de surfaces cacaoyères n'étaient pas en production.
La pesée électronique des fèves
Et concrètement, les choses bougent sur le terrain. Ainsi, hier, en présence d'un représentant du Cocobod, une des sociétés exportatrices de cacao, Royal Commodities (Roco), a réceptionné 200 appareils pour peser électroniquement le cacao, "ce qui devrait éliminer les tendances à tricher, réduire les craintes, renforcer la confiance, et aussi assurer un paiement exact au producteur". Il a aussi pris possession de 40 véhicules pour transporter le cacao, une opération financée par GCB Bank, rapporte Ghanaweb.
Source:
commodafrica