11 juillet 2018 (ivoireagro.com) Deux ans et demi après la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES), le Premier ministre du Burkina Faso, Paul Kaba Thieba, estime les premiers résultats "très encourageants" malgré un contexte national difficile marqué par l’insécurité, les attaques terroristes et l’agitation sociale. En effet, la croissance économique est passée de 4% en 2014 et 2015 à 5,9% en 2016 avant d’atteindre 6,7% en 2017.
Une performance mise en avant ces deux derniers jours à Ouagadougou, durant la conférence organisée par le gouvernement afin de dresser le bilan à mi-parcours et trouver des financements pour l’accélération de la transformation agro-sylvo-pastorale. Rappelons que le PNDES avait été lancé à Paris en décembre 2016 lors de la Conférence des partenaires.
Objectif atteint puisque jeudi dernier, en amont de la conférence, la Banque mondiale a annoncé que la communauté des bailleurs s'engageait dans un nouveau Cadre de Partenariat avec le Burkina sur la période 2018-2023 avec, à la clef, une enveloppe de $ 2,3 milliards, environ FCFA 1150 milliards , soit près de deux fois le montant annoncé à Paris.
Car trois défis de taille, entre autres, doivent être relevés maintenant, à savoir la montée en puissance de l'industrialisation, le contexte sécuritaire et la faible mobilisation des partenaires privés, souligne le communiqué gouvernemental. "En effet, si le taux de mobilisation des ressources extérieures sur les deux premières années a atteint 96,2%, il faut remarquer que celui du secteur privé est ressorti à 0,5% du montant initial des engagements, soit FCFA 24,91 milliards. Ce faible taux, exige que des efforts supplémentaires soient mis en œuvre de part et d’autre", a précisé lors de la conférence Paul Kaba Thieba.
Des investissements qui seraient les bienvenus, notamment dans le secteur agro. Et le Premier ministre de rappeler les objectifs des taux de transformation des produits agricoles qui, selon le PNDES, devraient passer de 12% en 2015 à 25% en 2020 et la part du secteur secondaire dans le PIB de 20% à 22,4%. Il a notamment évoqué les filières coton, fruits et légumes, oléagineux, produits carnés et légumineuses. "Si en raison des mines industrielles récemment entrées en production, la part du secteur secondaire dans le PIB (21,4% en 2017) a légèrement excédé son niveau ciblé en 2018 (21,1%), il en va autrement pour ce qui est de la transformation des produits agricoles puisque les grands projets d’implantation d’industries agroalimentaires sont à des stades de négociations", a-t-il regretté.
"Le secteur de la production agro-sylvo-pastorale occupe 86% de la population totale et fournit environ 45% des revenus des familles rurales mais, sa contribution à la création de la richesse nationale demeure très faible, soit environ 27,8% en 2017, en raison principalement, du niveau particulièrement bas de la transformation des produits bruts", a renchéri la ministre de l’Economie, des finances et du développement, Hadizatou Rosine Coulibaly.
De son côté, le secteur privé attend de l'Etat, toujours selon le communiqué, "une politique vigoureuse" d’accompagnement des petites et moyennes industries locales pour leur permettre de transformer les matières premières dans des conditions économique viables et socialement durables. Il est notamment fait référence à la mise en place de parcs industriels spécialisés par filière, mais aussi d'une politique énergétique permettant de produire dans des conditions compétitives.
Du chemin déjà parcouru
Et Paul Kaba Thieba d'énumérer hier les résultats déjà obtenus dont certains impactent directeement ou indirectement l'agriculture et le monde rural : la Caisse des dépôts et consignations, la Banque agricole du Burkina Faso, le basculement du système éducatif vers l’enseignement scientifique et la formation technique, la réalisation de 11 nouveaux barrages et 11 réhabilités permettant d'accroître de 6,135 milliards de m3 la capacité de stockage du pays en eau de surface pour une cible fixée en la matière à 6, 126 milliards m3.
Par ailleurs, 600 km de routes bitumées ont été réalisées ainsi que 1300 km de pistes rurales et environ 1000 km sont en chantier, a encore précisé le Premier ministre, portant ainsi la proportion de pistes rurales aménagées à 30,43% en fin 2017 contre une cible de 29% en 2020.
Source:
commodafrica