15 novembre 2017 (ivoireagro.com) 1500 milliards de dollars…. C'est la somme nécessaire chaque année au plan mondial pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris, qui consistent à maintenir la hausse moyenne de la température mondiale bien au-dessous de 2°C et aussi près que possible de 1,5°C, a-t-il été rappelé en ce début de semaine au centre de la Conférence de l'ONU sur le climat (COP 23) lundi à Bonn, en Allemagne. Ceci comprend le soutien indispensable aux pays en développement pour mettre en œuvre et accélérer leur adaptation aux changements climatiques.
Aujourd'hui, c'est Africa Day à la COP23...
L'Afrique est la continent qui pollue le moins
"L'Afrique est le continent qui pollue le moins" mais "c'est l'Afrique qui souffre le plus des effets du changement climatique", a déclaré Roger Nkodo Dang, président du Parlement panafricain, l'organe législatif de l'Union africaine. "Si vous nous dîtes 'ne coupez pas le bois', nous disons, 'vous nous amenez l'électricité' ", a-t-il expliqué à ONU Info. "Ce n'est pas une faveur, c'est une compensation".
L'Afrique a bien compris la manne que représentait ce nouveau financement climatique international pour soutenir sa croissance et donc ses investissements tout azimuts, à l'heure où l’aide publique bilatérale au continent diminue de 0,5% (en 2016, selon l'OCDE) et alors que la sonnette d'alarme de l'endettement est tiré dans un certain nombre de pays.
Et l'Afrique a envoyé à Bonn des délégations impressionnantes. Selon Deutsche Welle (DW), les cinq plus importantes délégations à la COP23 sont africaines. Ceci se remarque d'autant plus que la conférence à Bonn devait réunir 19 000 personnes, soit deux fois moins qu'à Paris. Si la taille moyenne d'une délégation est de 45 personnes, la Côte d'Ivoire, par exemple, en compterait 160, selon le député ivoirien Yacouba Sangaré ; à l'origine, 492 délégués (dont des ONG) avaient été annoncés. De Guinée, 355 participants étaient attendus, de RD Congo 340, du Congo 308, du Maroc 253. La délégation allemande, pays hôte, a, quant à elle, 230 membres, note encore DW.
Le financement climatique progresse bien
Bonne nouvelle, le financement climatique progresse à un rythme plus rapide que jamais, selon le secrétariat de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). On constate des marchés dynamiques pour les énergies renouvelables, un nombre croissant de véhicules électriques, de bâtiments écologiques et une 'agriculture intelligente' en forte croissance.
De même, souligne l'ONU, le secteur financier est davantage conscient des risques que présentent les changements climatiques pour ses investissements actuels et la nécessité d'ajuster ses portefeuilles pour s'éloigner des actifs à forte intensité de carbone afin de réduire ces risques.
Mais ce n'est pas assez. Et Eric Usher, responsable de l'Initiative finance au Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), d'en appeler à "tous les acteurs financiers - publics, privés, nationaux, internationaux - y compris les marchés et les régulateurs" pour qu'ils "travaillent ensemble" afin de mobiliser une telle somme, indispensable aussi pour soutenir les actions d'adaptation des pays en développement.
Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour garantir ce niveau de financements et d'investissements pour arriver à une économie mondiale entièrement dé-carbonée et résiliente au changement climatique d'ici 2050. Il faut "de solides signaux d'investissement de la part des décideurs politiques concernant le commerce du carbone, l'énergie, les transports et les bâtiments sont essentiels pour débloquer le capital nécessaire", ce qui susciterait "une hausse significative de la prise de conscience et des mesures prises par les investisseurs pour la transition", a précisé Peter Damgaard Jensen, PDG de la société de retraite danoise PKA et président du Groupe des investisseurs institutionnels sur le changement climatique (IIGCC).
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