20 septembre 2017 (ivoireagro.com) L'Indonésie comme la Malaisie cherchent d'autres débouchés que l'Europe pour leur huile de palme. Quitte à proposer du troc à l'Afrique.
Huile de palme contre pétrole, c'est le troc que vient de proposer l'Indonésie au Nigeria. L'Afrique, pourtant berceau du palmier à huile, est aujourd'hui déficitaire en huile de palme. L'extension fulgurante des plantations dans toute l'Afrique de l'Ouest ne suffit pas pour le moment à combler la demande en cette huile, à la fois peu chère et partie intégrante des menus africains. Alors les producteurs asiatiques géants de l'huile de palme courtisent désormais l'Afrique.
Il s'agit pour l'Indonésie, mais aussi la Malaisie, de compenser la perte à venir d'une partie de leur principal marché après l'Inde, à savoir l'Europe. 16 % des débouchés indonésiens, 13 % des débouchés malaisiens. La mauvaise réputation de l'huile de palme, associée à la déforestation en Indonésie, a détourné les consommateurs européens des produits alimentaires ou d'hygiène qui en contiennent. Le biodiesel à base d'huile de palme pourrait aussi, comme le biodiesel à base d'huile de soja, être prochainement désigné dans la prochaine directive européenne comme plus émetteur de CO2 que le biodiesel à base de colza. L'Allemagne fait pression en ce sens.
On se souvient qu'en mai dernier, l'Indonésie, inquiète de voir se resserrer le débouché européen, avait fait un chantage aux Airbus après le vote du Parlement de Strasbourg qui souhaitait exclure d'ici 2020 l'huile de palme non durable des achats européens. Jakarta s'était empressée le mois dernier de proposer de payer en huile de palme les onze avions de combat Sukkhoi en négociation avec la Russie.
Cette fois, c'est donc l'Afrique qui se voit proposer un troc huile de palme contre pétrole par l'Indonésie. « Nous ne laisserons pas passer une seule tonne de demande potentielle d'huile de palme », a confié le vice-ministre indonésien des Affaires économiques à Reuters. Mais l'Indonésie devra compter avec la concurrence de la Malaisie, encore plus dépendante du marché mondial pour écouler l'huile de ses palmiers. Kuala Lumpur cherche également à compenser le coup de frein annoncé des importations européennes, en développant ses exportations vers la Birmanie, les Philippines, mais aussi l'Afrique de l'Ouest.
Source:
ivoireagro.com