
En Côte d’Ivoire, les petits producteurs de cacao pourraient voir leurs revenus affectés par la querelle qui oppose actuellement les exportateurs et les transformateurs de la fève aux intermédiaires. En effet, les premiers refusent d’acheter le cacao que leur proposent les seconds, en raison du maintien des coûts pratiqués en dépit de la chute de la qualité.
L’Harmattan, qui a affecté la récolte et devrait réduire la production de 24%, a aussi impacté la taille des fèves. Aussi, acheteurs et transformateurs s’attendaient-ils à voir les prix pratiqués reculer, en fonction de la baisse de la qualité. Ils n’ont donc pas manqué d’être déçus par la décision de l’exécutif de maintenir le prix aux producteurs à 1000 francs Cfa le kilogramme. «Nous avions demandé une remise car les fèves sont plus petites, mais personne ne nous a écoutés.» s’est plaint, à Reuters, le directeur d’une des usines de transformation de cacao d’Abidjan.
Conséquence de cette absence de dialogue, exportateurs et transformateurs se sont décidés à ne plus acheter les lots de plus de 120 fèves/100 grammes (le nombre de fèves par gramme sert à évaluer la qualité du cacao acheté). Si d’ordinaire, le Conseil ivoirien du café cacao (CCC) redirigeait ces lots vers les transformateurs locaux, ces derniers soulignent désormais qu’avec les prix pratiqués, ils doivent acheter plus de cacao pour atteindre le même résultat, ce qui ne manque pas de grever leurs marges. «Nous ne voulons pas de la quantité mais de la qualité. Si nous ne pouvons pas avoir du 120/100, alors nous attendrons.», a affirmé un exportateur.
Alors que cette semaine n’a vu que 5 000 tonnes de cacao arriver au port d’Abidjan contre 22 000 tonnes à la même période, l’an dernier, la situation ne devrait pas connaître d’amélioration avant le mois de juillet.
Source:
agence ecofin