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19/05/2020 La mangue d’Afrique de l’Ouest a tiré son épingle du jeu en plein Covid-19

La campagne de la mangue en Afrique de l’Ouest a démarré en plein confinement en Europe. Quel a été l’impact du Covid-19 sur la consommation de la mangue sur le marché européen, la logistique a-t-elle été ébranlée, la production a-t-elle suivie ? Réponses de Vincent Omer-Decugis, directeur général de la Société internationale d’importation (SIIM), société leader dans la production, l’exportation et la distribution de fruits et légumes tropicaux. La mangue représente environ 18% de son chiffre d’affaires annuel, après la banane (30%) et l’ananas (25%). Elle vient de lancer avec le Comité de Liaison Europe-Afrique-Caraïbes-Pacifique (Coleacp) une blockchain sur la mangue ouest-africaine

.

La pandémie du Covid-19 a-t-elle eu un impact sur la consommation européenne de fruits exotiques et sur celle de la mangue en particulier ? Des contrats d’exportations ont-ils dû être suspendus et/ou annulés sur l’Afrique de l'Ouest ?

On a vécu côté consommateur des modifications des configurations commerciales. Vous avez un marché dans les produits frais subdivisé en plusieurs grandes catégories avec en premier le marché retail ou la grande distribution, le marché spécialisé, la restauration collective et hors foyer, et l’industrie de la transformation. Ce qui s’est passé du côté consommateur durant la période de confinement c’est que l’on a eu des reports consécutifs d’un segment sur l’autre. On a perdu nos business restaurants, restauration collective, et de transformation mais on les a retrouvés en report de consommation sur la grande distribution et les réseaux de distribution spécialisés qui restaient ouverts.

Ce passage d’un segment à l’autre s’est compensé ?

Cela c’est largement compensé. Vous avez eu différentes phases dans le confinement avec au début les phénomènes de panique rationnelle qui ont été amplifiés par les politiques d’approvisionnement en flux tendus des magasins. La perception que l’on avait via les médias était que tout le monde s’était rué pour acheter plus de riz, plus de pâte mais il suffit que 10% des consommateurs achètent 20% de plus de ce qu’ils ont l’habitude d’acheter pour créer un effet de pénurie. C’est la phase 1. Derrière il a fallu que les supermarchés s’adaptent à cette nouvelle offre qu’ils devaient porter d’un point de vue sanitaire, de l’approvisionnement …. Ensuite, passé le saisissement, l’acte commercial s’est rationnalisé ainsi que les pratiques d’achats. Nous avons eu des rythmes de consommation soutenue sur l’ensemble des segments et en particulier le segment des légumes et fruits frais. Il fallait cependant que la grande distribution s’organise, on a eu effectivement un certain raccourcissement de gamme mais qui était aussi nécessaire de part des problématiques d’approvisionnement nouvelles. Il y a beaucoup de produits notamment exotiques que l’on ne pouvait plus acheminer en raison des arrêts des avions et qu’on ne va pas pouvoir acheminer pendant très longtemps ou à des coûts importants. C’est le cas des petits produits exotiques. En revanche, sur les produits majeurs, dont la mangue, qui constituent le gros de l’offre exotique on a retrouvé des rythmes de consommation soutenus.

Les produits majeurs, dont la mangue, qui constituent le gros de l’offre exotique on a retrouvé des rythmes de consommation soutenus

Il a fallu néanmoins s’ajuster à ces nouvelles considérations commerciales, ce qui a été très compliqué pour nous car n’oublions pas que nous travaillons avec du périssable et nous entrions dans une zone inconnue. Aujourd’hui, on regarde le film et l’on voit ce qui s’est passé, mais à l’époque, le 15 mars, il a fallu inventé. Quand on appelait Lidl, ou Tesco ou autre et qu’on leur disait qu’on avait des programmes d’approvisionnement en mangue sur la première ou la deuxième quinzaine d’avril, et qu’on leur demandait ce qu’on faisait, on avait quand même un grand blanc en face de nous.

Du côté de l’offre, comment avez-vous surmonté la nouvelle donne dans la logistique, les transports ?

La majorité des avions s’est arrêté. Il faut savoir que les exportations que l’on réalise par avion sont faîtes dans des avions passagers. Pour pouvoir continuer à garder certaines liaisons absolument nécessaires, comme celles avec les départements d’outre-mer et certains besoins exprimés pour du cargo – acheminer les masques – ils ont organisé des avions décommercialisés, c’est à dire transformer des avions passagers pour prendre plus de cargo. Nous avons aussi monté une grosse opération avec Air France pour pouvoir acheminer 400 tonnes de mangue par avion de Côte d’Ivoire vers l’Europe.

Quel a été le coût supplémentaire engendré ?

Cela a effectivement représenté un coût supplémentaire mais pour une qualité supérieure. On adresse deux consommateurs différents : le mass market qui représente 99% du marché avec un produit très bon par bateau et le haut de gamme par avion que l’on retrouve dans les magasins spécialisés.

Pour la partie bateau, comment cela s’est-il passé ?

Notre objectif de campagne pour l’Afrique de l’Ouest cette année c’est 515 conteneurs de 21 tonnes, soit 10 815 tonnes par bateau sur l’Afrique de l’Ouest. Les premières expéditions ont démarré au début du mois d’avril avec les mangues du Burkina Faso. La campagne s’échelonnera jusqu’à fin juillet avec les mangues du Sénégal.

Sur l’ensemble de la campagne vous allez acheminer un peu plus de 11 000 tonnes ?

Oui, c’est en ligne avec nos prévisions d’exportation. On est le plus gros producteur exportateur sur l’Afrique de l’Ouest avec environ 30% de part de marché. Les volumes sont stables par rapport à l’année dernière.

L’impact du Covid-19 a été donc neutre pour les expéditions d’Afrique de l’Ouest ?

Oui. Du côté consommateur. Côté production, on a du gérer l’impact Covid-19, protection des populations

locales avec les mesures qui ont été prise au niveau des gouvernements ouest-africains, qui sont sensiblement les mêmes que l’on a eu en France, confinement partiel de la population, fermeture des restaurants, mesures de distanciation sociale dans les unités de production et les moyens de transport, interdiction de déplacement, mise en place de couvre-feu. On a du à gérer tout cela au jour le jour en même temps que l’on gérait la mise en place du confinement en Europe.

Vous avez géré l’aspect sanitaire mais la production sur place en Afrique de l’Ouest a-t-elle été freinée par le manque de main d’œuvre pour la cueillette des mangues, des difficultés de transport d’une région à l’autre avec par exemple Abidjan coupée du reste du pays, voir d’un pays à l’autre pour acheminer les mangues en bateaux, … ?

On opérait en Côte d’Ivoire alors qu’elle était coupée en deux lors de la guerre civile. C’est notre spécialité. On sait faire. Il a fallu néanmoins ajuster les moyens d’acheminement du personnel, les moyens de production, dédensifier les unités de production et donc déployer des équipes supplémentaires.

Et puis, il faut savoir que dans l’industrie agro-alimentaire toutes les pratiques d’hygiène que cela soit en Afrique ou en France étaient déjà mise en place avant le Covid-19. Il y a des sas d’hygiène, le lavage de mains, les masques, les charlottes, etc. donc à ce niveau la tout était en place nous avons juste du gérer les pénuries comme tout le monde.

Ensuite, nous avons travaillé avec les différents gouvernements, notamment de Côte d’Ivoire avec les ministères de l’Agriculture et des Transports, pour obtenir les dérogations nécessaires à la mise en place de couloirs verts pour acheminer les produits pour l’intérêt supérieur de la nation. La mangue est un produit périssable et absolument essentiel à l’économie locale, en termes de devises et d’emplois. On estime que 1000 tonnes de mangues exportées génèrent 1 000 emplois directs dans la filière et 1000 autres en indirect.

Tout a donc fonctionné mais avec un coût supplémentaire ? Et donc avec un prix rendu marché européen de la mangue augmenté ?

La mangue est arrivée sensiblement plus chère, avec des coûts de production et de transports plus élevés, des baisses de productivité en station et l’adjonction d’équipes supplémentaires, la mise en place de dispositifs particuliers, etc. J’estime le renchérissement de 15 à 20%.

15 à 20% du renchérissement du coût à l’exportation,

Cette hausse des coûts de production n’a pas été un frein à la consommation en Europe ?

Non car en construction de coût de revient pour arriver jusqu’au consommateur final il y a énormément d’éléments. Nous sommes en train de parler de 15 à 20% du renchérissement du coût à l’exportation, derrière vous avez les différents coûts logistiques, de pré-acheminement, de post-acheminement, de murissage, de distribution, d’emballage et les coûts de la distribution elle-même. Et puis, aussi, tout est soluble dans la politique du distributeur. Vous pouvez en tant que distributeur décider de maintenir vos prix et d’absorber dans une marge moyenne que vous prenez à l’année cette hausse des coûts de production. Nous n’avons pas de statistiques à ce niveau la. La grande distribution a été aussi globalement rès attentive à une hausse de prix durant la période de confinement. Ils ont absorbé énormément de hausses de prix et finalement ils s’en sortent bien aussi car même si leur marge a baissé, ils ont eu une augmentation de leur chiffre d’affaires d’au moins 20 à 30%. Cela a été un bon trade off pour le consommateur.

Le prix de la mangue au consommateur sur la période a-t-il été vraiment plus élevé que celui de l’année dernière, je serais bien en peine de vous l’affirmer.

Au niveau du volume et de la qualité, comme se présente la campagne de mangue ouest-africaine cette année ?

Globalement, il y aura moins de volume par rapport à l’année dernière, de l’ordre de 15 à 20%, mais c’est une estimation. Ce qu’il y a d’essentiel pour contrôler les exportations, c’est que finalement la filière s’organise autour d’acteurs professionnels. Ce qui pose souvent problème dans tout le commerce des matières premières c’est qu’il y a beaucoup d’acteurs non professionnels qui viennent faire du business. Ce qui a permis quelque part la mise en place de nouvelles organisations dans les pays producteurs et finalement ce qu’a permis la plus grande difficulté à l’exportation suite au Covid-19 c’est l’élimination de ces intermédiaires non professionnels. Ce qui a est une très bonne chose.

Ce qui pose souvent problème dans tout le commerce des matières premières c’est qu’il y a beaucoup d’acteurs non professionnels qui viennent faire du business

En termes qualitatifs, on a une très bonne année avec une mangue avec des très bons taux de sucre, une belle coloration extérieure et homogénéité de maturité.

Pour les pays producteurs, la baisse des volumes ne sera pas compensée par une hausse en valeur ?

La majorité des contrats sont des contrats avec des prix qui sont établis largement avant la campagne. Vous avez des programmes que vous signez avec des grands distributeurs. Cela nous permet aussi de donner le collatéral qui sont des contrats d’achat aux producteurs avec des prix établis en avance.

Source: commodafrica

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